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Une forte hétérogénéité dans la mise en place du dispositif Asalée

Postée le 07/06/2019

Le dispositif Asalée (Action de santé libérale en équipe), créé en 2004 et permettant d’expérimenter

la mise en place de protocoles de coopération médecin-infirmière en ville, a fait l’objet en février dernier d’une publication de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) [1].

 

Ce dernier a établi une typologie des binômes médecin-infirmière en trois classes qui « se distinguent par l’intensité de l’activité des professionnels impliqués, leur ancienneté dans le dispositif et leur perception de ses apports, la nature et l’intensité des échanges au sein des binômes et le contexte ou

mode d’exercice des infirmières » :

• la classe 1 (38 % des effectifs) regroupe les binômes « entrés dans une phase de maturité ».

 

Ce sont les plus anciens dans le dispositif, qui considèrent positivement leur collaboration et dont l’activité est la plus intense ; ils exercent majoritairement en cabinet pluriprofessionnel ;

les infirmières, généralement à plein temps, consacrent la majorité de leur temps à l’éducation thérapeutique du patient (ETP) et aux actes dérogatoires ;

• la classe 2 (44 % des effectifs) concerne des binômes

« en phase de croissance », mis en place plus récemment. En comparaison avec la classe 1, l’activité est moins intense.

Les infirmières sont plus souvent à temps partiel, moins orientées sur l’ETP et les actes dérogatoires, mais passent plus de temps à la gestion des dossiers patients, à la formation et aux actions de développement Asalée. Elles travaillent plus souvent dans différents cabinets avec plusieurs médecins ;

• la classe 3 (18 % des effectifs) est constituée de binômes en construction avec moins de deux ans d’expérience dans le dispositif, et ayant une “activité Asalée” faible.

« Médecins et infirmières de ce groupe ont des perceptions parfois divergentes s’agissant de leurs échanges et de la

coordination, par ailleurs moins fréquents que dans les deux autres classes. »

 

L’Irdes souligne ainsi que « la mise en œuvre du dispositif

demande du temps et ne s’opère pas de façon homogène entre les binômes de médecins généralistes et d’infirmières».

 

Le dispositif Asalée concerne aujourd’hui environ 700 nfirmières et 3 000 médecins en France.

 

Emmanuelle Barsky

[1] Afrite A, Franc C, Mousquès J. Des organisations et des pratiques coopératives diverses entre médecins généralistes et infirmières dans

le dispositif Asalée : une typologie des binômes. Questions d’économie de la santé.

 

2019 ;239. http://www.irdes.fr/recherche/questions-d-economie-de-

la-sante/239-des-organisations-et-pratiques-cooperatives-diverses-

entre-medecins-generalistes-et-infirmieres-dans-le-dispositif-asalee.pdf