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Un pacte pour désengorger les urgences

Postée le 12/01/2020

En vingt ans, le nombre de passages aux urgences a doublé, mettant à mal les conditions d’accueil et menant les professionnels au burn out.

 

Pour répondre à la crise qui sévit depuis plusieurs mois, le ministère des Solidarités et de la Santé a présenté, en septembre dernier, un pacte de refondation des urgences [1]. Il estime que l’afflux indifférencié de patients aux urgences est le symptôme le plus aigu de la désorganisation de notre système de santé. « Faute d’un accès simple et facilité à un système de santé réelle ment adapté à la situation de chacun », le recours aux urgences est devenu banal.

 

Les agences de santé ont été chargées de déployer les crédits développés pour soutenir l’accueil durant l’été ainsi qu’une indemnité forfaitaire de risque de 100 euros net mensuels versée à tous les personnels non médicaux permanents des services d’aide médicale urgente (Samu) et du Service mobile d’urgence et de réanimation, dont les aides-soignants. Tous les territoires devront être dotés d’un service d’accès aux soins qui centralisera 24 heures sur 24 l’ensemble des réponses aux demandes de soins. Les communautés professionnelles territoriales de santé seront sollicitées pour augmenter l’offre de consultation sans rendez-vous. Cette nouvelle configuration territoriale de l’offre de santé devrait atteindre 1 000 structures d’ici à 2022.

 

Les grands centres d’urgence devraient voir s’implanter à proximité une maison médicale de garde. Les Samu intégreront tous la vidéo à distance pour mieux interagir avec les appelants. Le pacte prévoit d’élargir les compétences des professionnels non médecins avec la montée en puissance des infirmiers de pratiques avancées et des prises en charge directes de la traumatologie bénigne par les masseurs-kinésithérapeutes, de certaines pathologies simples par les pharmaciens ou les infirmiers dans le cadre d’un exercice coordonné. La validation de ces prises en charge doit être officialisée par la Haute Autorité de santé cette fin d’année.

 

Le parcours dédié des personnes âgées doit leur permettre d’accéder directement au service de gériatrie si besoin. Les équipes mobiles de gériatrie vont être créées pour venir en aide aux équipes des établissements d’hébergement pour personnes âgées. À l’hôpital, les services d’urgence seront “gradués” ; Thomas Mesnier et Pierre Carli, missionnés pour, devront en étudier les modalités.

 

Valérie Lequien

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[1] Ministère des Solidarités et de la Santé. Pacte de refondation des urgences. septembre 2019. https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/_urgences_dp_septembre_2019.pdf