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Repères sur les usages de substances dopantes chez les lycéens

Postée le 05/10/2018

Repères sur les usages de substances dopantes chez les lycéens

 

La consommation de certains produits s’apparentant au dopage, boissons énergisantes, compléments alimentaires ou protéiques, semble prendre de l’ampleur chez les jeunes Français. Selon une enquête de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) [1], un lycéen sur quinze a utilisé une ou plusieurs substances prescrites ou illicites classifiées : vitamines, caféine à haute dose, antiasthmatiques, anti-douleurs, cannabis, amphétamines, créatine, plus rarement corticoïdes. Les jeunes justifient ces prises par l’amélioration des performances sportives (majoritairement chez les garçons), mais aussi, chez les filles, la gestion du stress, la lutte contre la fatigue, le soulagement de la douleur (le plus souvent liée à des blessures).

Les produits les plus dangereux sont les moins consommés. L’OFDT estime qu’il faut « relativiser la prise de dopants dans une volonté de performance » ; les jeunes inscrivent cette pratique dans une perspective thérapeutique (après ou pour assurer une prestation sportive). Toutefois, les boissons énergisantes (fortement sucrées) sont très appréciées des jeunes et sont souvent bues en dehors du cadre sportif.

 

La prise de stimulants concerne également la recherche de performances cognitives lors d’examens. Il s’agit de stimulants médicamenteux (dérivés amphétaminiques type Ritaline®), caféine, nicotine ou diméthylaminoéthanol (DMAE). D’autres substances sont également consommées en périodes d’examen : relaxants/tranquillisants et compléments alimentaires (vitamines, magnésium, etc.). Un lycéen sur six y aurait recours en phase de préparation ; les usages fréquents (une fois par mois) ne concerneraient que 2 % de cette population, plutôt féminine. L’OFDT souligne néanmoins que l’usage de ces produits dans le cadre des examens est en outre associé, chez les filles, à l’usage d’alcool et de stimulants illicites (cocaïne, ecstasy, amphétamines).

 

Globalement, l’OFDT redoute que ces usages deviennent par la suite plus massifs au sein de la communauté estudiantine, voire dans le milieu professionnel, d’autant plus en cas de polyconsommations aux visées divergentes (performance versus récréatif). En effet, le “dopage scolaire” est particulièrement fréquent dans les filières à forte compétition dans l’enseignement supérieur.

 

VL

Référence

[1] Janssen E, Spilka S. Substances et performance à l’adolescence. Résultats de l’enquête espad 2015 menée auprès

des lycéens français. Note n° 2018-02. OFDT ; 2018. www.ofdt.fr/ BDD/publications/docs/eisxssy5.pdf

Cahiers de la puéricultrice ● Août-Septembre 2018 n° 319

Source : http://www.em-consulte.com/revue/CAHPU/presentation/cahiers-de-la-pueric...