Première année : le coût de la réussite
Cette année encore les élèves ont rejoint les bancs des facultés de Médecine. Un cursus difficile et d’élite, qui coûte de plus en plus cher. En effet en 2020 les frais de vie courante augmentent de 4% et ceux de rentrée de 9%, selon l’indicateur de coût de la rentrée 2020 que vient de publier l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF).
Prépa et première année : le prix pour avoir ses chances
Chaque année les étudiants en première année d’études en santé, sont conscients que leur place dans le classement du concours de fin d'année déterminera leur passage en deuxième année, mais surtout s’ils pourront rentrer dans les différentes filières : dentaire, pharmacie, médecine... Après la suppression de la PACES (première année commune aux études de santé) qui entre en vigueur lors de cette rentrée, les étudiants ont le choix entre deux principales voies d’accès aux filières MMOPK (maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie, kinésithérapie) : le PASS ou la L.AS.
Si les élèves choisissent d’entrer en PASS, Parcours Spécifique “Accès Santé”, il faut prévoir un budget de 17 682,50 € pour cette année. Pour une L.AS, Licence avec option “Accès Santé”, le budget global est un peu plus bas : 15 971,06 €.
Notons que pour l'ensemble des étudiants, les frais mensuels de vie courante (loyers, repas, équipements divers, téléphonie, internet et transports) sont évalués à 1 007,03 € pour 2020-2021.
Cette année charnière coûte donc 16 800 € en moyenne à ceux qui veulent tenter leur chance. Mais quelles sont leurs chances ? Tout dépend de leur niveau de préparation. Comme beaucoup d’autres, Nasma, 19 ans, a décidé de s’inscrire en prépa privée en plus des cours. Pour elle, si on veut réussir : “c’est une sorte d’obligation. De savoir qu’on est contre mille personnes et eux ils ont une prépa et pas nous, c’est compliqué. C’est utile. Maintenant, est-ce que ça vaut 4500€ ?” En effet avec des cours synthétisés, un suivi personnalisé, des concours blancs et d’autres services, les cours préparatoires privés ne manquent pas d’outils pour promettre la réussite aux élèves.
L’addition varie selon le cursus : pour le PASS, il faut compter en moyenne 7 395,25 € en Île-de-France et 4 116,28 € en régions tandis que pour la L.AS, en moyenne 4 729,91 € en Île-de-France et 2 740,97 € en régions. C’est plusieurs dizaine de fois les frais d’inscription à l’université, ou encore environ plusieurs centaines de fois les frais d’inscription au tutorat selon l’ANEMF.
Le tutorat pour s’en sortir à moindre frais
Pour ceux issus de milieux modestes, c’est un véritable investissement à long terme. Pour Gajenthan, 19 ans, c’est sa réussite social qui est dans la balance : « Ma mère est mère au foyer, mon père agent d’entretien dans une piscine, j’ai intérêt à réussir pour moi et mes parents. J’ai dû investir 5000€, mais je n’ai pas pu prendre d’appart à côté de la fac, j’habite à une heure et demie de la fac. » Il faudra pour certains se rabattre sur le tutorat.
L’ANEMF en prône le développement, et dans leur majoritées, ce sont des initiatives gratuites qui peuvent garantir l’égalité des chances. Le tarif annuel moyen en régions est de 16,61 € en PASS et 11,28 € en L.AS. En Île-de-France il est de 12,01 € en PASS et 10,67 € en L.AS.
Théo Martin, Membre de l’ANEMF, explique que ces tuteurs “sont des étudiants qui sont passés par la PACES, qui ont une expérience de la PACES, qui font les QCM, qui font les entraînements, en collaboration avec les professeurs, de façon à entraîner les étudiants en PACES, à moindre coût.”
La pression de la réussite est telle que malgré le soutien du ministère au tutorat, bien des étudiants préfèrent être accompagnés par des professionnels plutôt que par des étudiants bénévoles. Beaucoup voient le tutorat comme un complément à la prépa plutôt qu’une alternative.
Cette pression pourrait baisser légèrement l’an prochain, car les études de médecine offriront plus de places en deuxième année. Elles resteront malgré tout très sélectives.
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Sources :
https://www.francetvinfo.fr/sante/etudiants-en-medecine-une-tres-chere-rentree_3648849.html