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Prévenir et lutter contre la violence envers les soignants

Postée le 02/07/2021

Lorsque leurs professionnels font face à des actes de violence et/ou des incivilités, outre le dépôt d’une plainte, les établissements de santé ont la possibilité de déclarer l’événement auprès de l’Observatoire national des violences en santé (ONVS) [1].

L’ONVS recueille, depuis 2005, les signalements effectués sur la base du volontariat et, chaque année, établit un rapport annuel permettant aux décideurs d’envisager des actions préventives et/ou de lutte contre ces phénomènes.

L’édition 2020, fondée sur les déclarations de 2019, vient d’être publiée [2]. Elle montre que, sur l’ensemble des établissements inscrits sur la plateforme, 7,8 % ont déclaré au moins un signalement.

En 2019, il y a eu 23 780 signalements – dont 81 % sont des atteintes aux personnels et 19 % des atteintes aux biens – qui représentent en tout 42 486 faits ou actes de niveaux de gravité différents. Parmi ces actes figurent au premier plan, en ce qui concerne les atteintes aux personnes, les violences physiques et menaces avec arme (49 %) et, pour les atteintes aux biens, les vols sans effraction et les dégradations légères (93 %).

Les structures et les unités qui déclarent le plus de cas de violence sont la psychiatrie (18 %), les urgences (16 %), les unités de soins de gériatrie de longue durée et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (13 %), les unités de soins (9 %) ou encore la médecine (8 %).

Les auteurs de ce rapport ont pu relever que les victimes étaient essentiellement des professionnels de santé (94,5 %), dont les infirmières (47 %), suivies des aides-soignants et des autres soignants (45 %), puis les médecins (8 %).

Les violences étaient exercées en premier lieu par les patients (70 %) – principalement en lien avec un reproche relatif à la prise en charge du patient (45,3 %), mais également par les accompagnateurs ou les visiteurs (8 %) ou encore par les personnels de santé eux-mêmes (3 %).

Après avoir rappelé l’impact négatif des violences, l’ONVS recommande l’acquisition par les directeurs d’établissement d’une nouvelle compétence de sécurité au travers d’un projet de service qui pourrait se décliner en trois axes (prévention primaire, secondaire et tertiaire) et dans lequel plusieurs mesures pourraient être inscrites. On retrouve ainsi avant la prise de poste, pour l’encadrement médical et paramédical, la proposition d’« une formation ciblée sur les questions de sûreté-sécurité des patients, du personnel et des biens », l’intégration « dans les formations initiales des professions de santé des formations face à l’agressivité verbale et physique » ou encore le développement du « soutien médical, psychologique, juridique et hiérarchique pour aider la victime à se reconstruire ».

 

Nathalie Debertrand

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[1] Observatoire national des violences en santé. https://onvs. abrique.social.gouv.fr.

[2] Ministère des Solidarités et de la Santé. Observatoire national des violences en santé. Rapport 2020. Données 2019. https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_onvs_2020_donnees_2019....