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Les urgences trop sollicitées selon la Cour des comptes

Postée le 05/07/2019

Les services des urgences font régulièrement la une des médias, soit en raison d’un défaut de prise en charge, soit pour des faits de violence à l’encontre des soignants [1].

 

En effet, le nombre de personnes accueillies dans ces services est en hausse constante depuis vingt ans et atteint 21,2 millions de passages en 2016, pour un coût de 3,1 Md€. C’est pourquoi la Cour des comptes s’est saisie de cette problématique. Il y a cinq ans déjà, elle recommandait de redéfinir les missions des urgences et de généraliser les nouveaux modes d’organisation interne des urgences.

Bien que des améliorations dans leur structuration aient été constatées, le partage des tâches avec la ville n’a pas été effectif, et les « urgences demeurent trop sollicitées, entraînant de fréquentes situations de tension dans les établissements ». La Cour constate d'ailleurs un sous-effectif médical : même si le nombre de médecins a augmenté, cette hausse reste inférieure

à celle de l’activité. Elle pointe également le recours exponentiel à l’intérim, des difficultés persistantes d’articulation entre la ville et l’hôpital, une insuffisance de l'offre de soins non programmés en ville (type centres dédiés dotés d’un plateau technique léger).

La Cour des comptes recommande donc d’accélérer les réformes et de développer des alternatives aux urgences en ville, de repérer les usagers fréquents (patients âgés, atteints de maladies chroniques ou de pathologies mentales, consommateurs de stupéfiants) et d’organiser leurs parcours de soins ; pour les premiers, les filières gériatriques ou filières d’admission directe ou différée ont permis d’éviter des passages aux urgences, avec une prise en charge efficiente.

 

La délégation de tâches aux infirmières en pratique avancée (IPA) est une piste intéressante pour réduire les temps d’attente. Enfin, la Cour voit dans les futures réformes des organisations territoriales et professionnelles ainsi que du financement des soins vers une moindre tarification à l’activité (T2A), un cadre favorable.

 

 

Valérie Lequien

 

[1] https://www.ccomptes.fr/system/files/2019-02/08-urgences-hospitalieres-Tome-2.pdf

 

Source : https://www.em-premium.com/revue/soin/64/834