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Les pratiques de jeux d’argent et de hasard à 17 ans

Postée le 20/02/2019

enquête

Les pratiques de jeux d’argent et de hasard à 17 ans

 

 

L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a publié fin 2018 une note sur la 9e édition de l’enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la Défense (ESCAPAD) [1]

. Cette édition, menée avec l’appui de la Direction du service national et de la jeunesse (DSNJ) lors de la journée Défense et citoyenneté, inclut un module sur les pratiques des jeux d’argent et de hasard (JAH), y compris sur Internet, à la fin de l’adolescence. Même si elle est interdite aux mineurs, l’offre de ces jeux (jeux de tirage ou de grattage, de pronostics sportifs ou dits “de casino”) peut, en effet, concerner des adolescents et occasionner chez quelques-uns une dépendance. Plus de 13 000 garçons et filles ont répondu aux questions sur leurs éventuelles pratiques de JAH en 2017. Leurs réponses peuvent être mises en perspective avec celles d’un précédent volet d’une enquête ESCAPAD sur le même thème, menée en 2011 par l’OFDT.

Ø

En 2017 comme en 2011, près de 4 jeunes sur 10 (39 %) déclarent avoir joué à un JAH dans l’année et 1 sur 10 (10 %) au cours de la semaine écoulée (11 % en 2011). La pratique des JAH est donc stable mais s’avère de plus en plus masculine. La part des joueurs masculins dans l’année est ainsi passée de 45 % en 2011 à 47 % en 2017, alors que celle des filles a reculé de 33 % à 31 %. Les jeux de tirage et de grattage sont les plus pratiqués (31 %) devant les pronostics et paris sportifs (17 %) et les jeux de casino (3,6 %).

Ce sont les paris sportifs qui ont le plus progressé par rapport à 2011 (ils ne représentaient que 12 % de l’activité). La proportion des jeux de casino s’est réduite de moitié (9 % en 2011) alors que les jeux de tirage ou grattage ont perdu 3 points (34 % en 2011). Parallèlement à une offre de jeux en ligne qui, à l’exemple des paris sportifs, s’est fortement développée ces dernières années, la part des jeunes jouant sur Internet s’est accrue de 14 % à 17 % entre 2011 et 2017. Les garçons sont à l’origine de ce mouvement : 24 % déclarent avoir joué sur Internet dans l’année (ils étaient 18 % en 2011) alors que les filles ne sont que 7 % dans ce cas (10 % en 2011).

Afin de détecter les difficultés suscitées par ces pratiques, les adolescents interrogés ont répondu à un questionnaire de repérage sur les problèmes et conséquences liés au jeu (perception de l’entourage, montant des mises, stress et angoisses, etc.). Au total, en 2017, moins de 1 % de la population adolescente de 17 ans serait en grande difficulté par rapport à sa pratique des jeux d’argent et de hasard. Parmi les jeunes ayant joué au moins une fois dans l’année, 2 sur 10 (20 %) auraient des habitudes de jeu à faible risque, 7 % à risque modéré et 1,6 % à risque élevé. Les garçons sont trois fois plus nombreux que les filles à avoir des habitudes de jeux considérées à risque (40 % versus 11 %). Ils sont 11 % à encourir un risque modéré et 2,5 % un risque élevé, contre respectivement 1,9 % et 0,2 % des filles. Chez les jeunes de 17 ans ayant joué au cours de la semaine précédant l’enquête, plus de la moitié présenterait un risque, même faible (53 %) et 3,4 % un risque élevé. La part des garçons ayant joué au cours de la dernière semaine et présentant un risque même faible est de 63 %.

Les auteurs soulignent qu’il serait à l’avenir intéressant de pouvoir « distinguer et comparer ces pratiques selon qu’elles se déroulent dans un cadre privé, une offre régulée (autorisée par la loi) ou non régulée, ce qui permettrait très vraisemblablement d’identifier certains facteurs liés aux pratiques excessives ».

 

Catherine Boisaubert

Référence

[1] Brissot A, Philippon A, Spilka S. Niveaux de pratique des

jeux d’argent et de hasard à la fin de l’adolescence en 2017.

OFDT, Note 2018-03, enquête ESCAPAD 2017. www.ofdt.fr/

BDD/publications/docs/eisxejy9.pdf

 

Source : https://www.em-consulte.com/article/1271744/article/actualites