Back to top

Le télésoin, un acte recommandé

Postée le 04/06/2021

Pour faciliter l’accès aux soins, la loi a intégré en 2019 une nouvelle modalité d’exercice à distance des pharmaciens et des paramédicaux : le télésoin [1].

La Haute Autorité de santé (HAS) a publié, en mars dernier, à l’attention des professionnels concernés les critères d’éligibilité au télésoin et des recommandations pour son bon usage, sa qualité et sa sécurité. L’objectif est de rendre ces soins à distance accessibles à tous et de faciliter leur déploiement sécurisé. Le télésoin a été autorisé de façon dérogatoire au début de l’épidémie de Covid-19 pour près de la moitié des professions (diététiciens, ergothérapeutes, infirmiers, kinésithérapeutes, orthoptistes, orthophonistes, pédicures-podologues, pharmaciens, psychomotriciens). La HAS a depuis élaboré deux fiches destinées aux professionnels de santé pour garantir le bon usage, la qualité et la sécurité des actes de télésoin : l’une sur les critères d’éligibilité à vérifier en amont de la réalisation d’un soin à distance, l’autre sur les recommandations pour assurer la qualité de cet acte, à chaque étape de la prise en charge.

Ces deux fiches sont accompagnées d’un rapport d’élaboration retranscrivant notamment le point de vue de parties prenantes sur l’intégration du télésoin à leur activité professionnelle. En complément, la HAS publiera prochainement un document d’information à destination des patients. Ainsi, tout patient peut bénéficier du télésoin, sauf dans le cas où une rencontre physique reste indispensable, par exemple si l’acte ne peut être réalisé qu’en présentiel (vaccination, changement de pansement, ajustement d’une prothèse...) ou s’il nécessite un équipement spécifique (examen radiologique par exemple).

Pour juger de la pertinence d’un télésoin, plusieurs critères doivent être pris en compte : l’état clinique physique et psychologique du patient, sa situation socio-professionnelle et familiale, ses capacités de communication, mais aussi sa connaissance et son niveau d’utilisation des technologies numériques, le télésoin étant réalisé par vidéotransmission. Le patient peut faire l’objet d’un accompagnement en cas de difficultés matérielles (informatique notamment) ou médicales. Dans tous les cas, le patient reste en droit de demander une alternative en présentiel (en cabinet ou à domicile).

Le recours à un acte de soin à distance relève d’une décision partagée entre le professionnel de santé et le patient et le recueil du consentement de ce dernier est une condition indispensable à sa réalisation. Il implique que le bénéficiaire soit bien informé sur le choix, les avantages et les alternatives de cette modalité, sur les équipements techniques à utiliser, la possibilité de se faire accompagner, le déroulement d’une séance type, les coûts, les modalités de paiement et de remboursement, la protection et la sécurisation des données.

Le reste est une question de pratique : le télésoin doit être préparé, les lieux doivent être calmes et respecter la confidentialité des échanges, le professionnel doit s’authentifier, vérifier l’identité du patient, veiller à la qualité du son et de l’image, favoriser l’expression et la compréhension du patient ou de ses accompagnateurs, rédiger un compte rendu puis le transmettre au patient, au médecin traitant et aux autres professionnels impliqués dans le parcours de santé.

La HAS rappelle l’importance de la protection des données personnelles et du respect du secret médical. Déployé avec des règles claires, le télésoin s’avère ainsi une alternative efficace et sûre à un acte de soin réalisé en présentiel, au bénéfice des patients.

 

Nathalie Debertrand

----------------------

[1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000038821338.

Pour en savoir plus :www.has-sante.fr.