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La variole du singe en Europe

Postée le 29/06/2022

Transmis par contact direct avec une personne malade et parfois par contact avec son environnement (vêtements, literie…), le virus de la variole du singe inquiète. Loin des milliers de cas de la Covid-19 pour le moment, la maladie commence à se répandre en Europe. Si elle est plus souvent bénigne, elle peut être grave chez les personnes immunodéprimées et les enfants, et outre des éruptions cutanées, elles peut se compliquer d’une surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques.

L’urgence monte en Europe

Au mardi 28 juin 2022, plus de 3 413 cas de variole du singe ont été répertoriés dans 50 pays différents.  L'Organisation Mondiale de la Santé a indiqué la "nature urgente" que représentait cette épidémie dans un communiqué publié ce lundi 27 juin, mais a choisi de ne pas la considérer comme une urgence de santé publique de portée mondiale pour le moment. 

C’est en Europe que l'OMS voit un risque pour la santé publique élevé, à cause "d'une flambée géographiquement étendue": l’Europe comprend 86% des cas relevés en juin. Il est donc possible que le niveau d’alerte augmente d’ici quelques semaines. 

La maladie se traduit d'abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croûtes. Le plus souvent bénigne, elle guérit généralement spontanément après deux à trois semaines. Cependant le danger peut être renforcé par la multiplication de "caractéristiques atypiques" de la maladie qui rendent un diagnostic difficile, et aident le virus à se répandre plus facilement. Par exemple, on trouve chez certains patients des lésions cutanées minimes, localisées dans la région génitale ou non, qui ne propagent pas forcément, et certains n’en présentent pas du tout. Dans certains cas, ces légères lésions sont antérieures aux symptômes grippaux. 

Traitement et vaccin possible

L'OMS a porté son attention sur la venue prochaine d'un médicament viral nommé Tecovirimat. Selon l'agence de santé, "des résultats fiables et interprétables sur sa sécurité et son efficacité" sont attendus. Ce médicament pourrait raccourcir les symptômes de cette infection et également réduire la durée de contagion d'un patient.

De son côté, mardi 28 juin, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a déclaré avoir entamé l'examen d'un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la variole du singe. Le vaccin concerné est Imvanex de la société danoise Bavarian Nordic, autorisé depuis 2013 contre la variole au sein de l'UE. 

Bavarian Nordic n'avait pas demandé une autorisation pour son utilisation contre la variole du singe en 2013 puisqu’elle était considérée bien moins dangereuse et contagieuse que sa cousine, la variole. Pour le moment, l'EMA n'a donc pas précisé quand elle pourrait prendre une décision, car elle attend toujours une demande d'autorisation officielle du fabricant. 

De plus l’agence précise que “les stocks d'Imvanex sont actuellement très limités dans l'UE”. Face à cette pénurie, les pays européens devraient pouvoir importer la version américaine d'Imvanex, Jynneos, déjà autorisé contre la variole du singe par les autorités américaines, afin de “fournir une protection contre la variole du singe dans l'UE”. Pour l’EMA la question est surtout “d’aider les autorités nationales qui pourraient décider, à titre temporaire, d'importer des Jynneos des États-Unis compte tenu de l'augmentation des taux d'infection dans l'UE”.  

 

Claire Blehaut

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Sources 

https://www.lindependant.fr/2022/06/28/variole-du-singe-le-risque-sanitaire-en-europe-desormais-qualifie-deleve-par-loms-10401480.php

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/l-agence-europeenne-des-medicaments-examine-le-vaccin-contre-la-variole-pour-combattre-la-variole-du-singe-20220628

https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2022/cas-de-variole-du...

Photo de CDC via Unsplash : Microscopes électroniques à transmission (TEM). L'écran du microscope montre le virus de la variole, qui est à l'origine de la variole.