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La surveillance postinterventionnelle autorisée en dehors des salles dédiées

Postée le 22/03/2019

La surveillance postinterventionnelle autorisée en dehors des salles dédiées

Un nouveau décret autorise depuis le 31 octobre la réalisation de la surveillance postinterventionnelle en chambre ou en espaces adaptés, et non plus seulement dans une salle spécifique, sous réserve cependant que cinq conditions soient respectées [1,2].

 

Actuellement le cadre réglementaire stipule que« pour tout patient dont l’état nécessite une anesthésie générale ou locorégionale », les établissements de santé se doivent d’assurer les garanties suivantes : « la consultation pré-anesthésique, lorsqu’il s’agit d’une intervention programmée ; les moyens nécessaires à la réalisation de l’anesthésie ; et la surveillance continue après l’intervention ». Une organisation doit être, en outre, assurée pour faire face à tout moment à une complication liée à l’intervention ou à l’anesthésie [3].

 

La surveillance continue post-interventionnelle a pour objectif de contrôler les effets résiduels des médicaments anesthésiques, leur élimination, et la survenue d’éventuelles complications. Elle doit se poursuivre jusqu’au retour et au maintien de l’autonomie respiratoire du patient, de son équilibre circulatoire et de sa récupération neuro logique. La décision du transfert du patient dans le secteur hospitalier est une décision médicale.

 

Le nouveau décret modifie les conditions pour réaliser cette surveillance. Il ouvre désormais la possibilité de “court-circuiter” la salle de surveillance postinterventionnelle (SSPI), lorsque l’état de santé du patient le permet, sous cinq conditions indispensables et cumulatives. Cette possibilité de “by- passer” la SSPI était une recommandation organisationnelle de l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-social et de la Haute Autorité de santé pour la sécurité du patient en chirurgie ambulatoire, faite en 2013 [4].

 

Le patient doit bénéficier d’une surveillance assurée « par un infirmier [...] dont les qualifications sont adaptées ». Ce type de surveillance est possible si l’intervention a été réalisée « sans incident peropératoire sous anesthésie topique seule ou sous anesthésie loco-régionale périphérique sans anesthésie ni sédation intraveineuses associées ».

 

La décision de transfert direct du patient de la salle d’intervention vers la chambre ou l’espace spécifique adapté « doit être prise par le médecin anesthésiste -réanimateur ayant réalisé l’anesthésie de l’intervention, et en accord avec le médecin ayant pratiqué cette intervention », conformément à une procédure écrite sous la responsabilité d’un anesthésiste -réanimateur.

 

Dans les chambres ou espaces adaptés, les moyens nécessaires à la prise en charge immédiate d’une complication, qui succède à l’anesthésie ou à l’acte ayant nécessité cette dernière, doivent être « disponibles et utilisables sans délai ». Un chariot d’urgence doit notamment être mis à disposition et accessible en permanence.

 

Enfin, un médecin anesthésiste -réanimateur (MAR) doit pouvoir être joint sans délai, et selon une procédure écrite sous la responsabilité d’un MAR, pour intervenir auprès du patient.

 

Le nouveau décret modifie par ailleurs le moment de référence de la visite préanesthésique. Celle-ci devait avoir lieu « dans les heures précédant le moment prévu pour l’intervention ». Le délai est désormais fixé « dans les vingt-quatre heures précédant l’acte nécessitant une anesthésie ». Il existait en effet pour la Sfar une incompatibilité de l’ancien texte avec la prise en charge ambulatoire et l’arrivée des patients le jour même de l’intervention ; avec le nouveau texte, la visite pré anesthésique peut avoir lieu la veille ou le matin avant l’acte anesthésique en fonction du mode de prise en charge.

 

Catherine Boisaubert

Références[1] Décret n° 2018-934 du 29 octobre 2018 relatif à la surveillance post-interventionnelle et à la visite pré-anesthésique. Journal officiel du 31 octobre 2018.[2] www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2018/10/29/SSAH1827229Z/jo/texte[3] www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000549818[4] www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-05/guide_secur...

 

Source : https://www.em-consulte.com/revue/OXY/derniernumero/oxymag