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Forte hausse des signalements d’infections nosocomiales à BMR et BHR

Postée le 22/03/2019

Forte hausse des signalements d’infections nosocomiales à BMR et BHR

Le signalement des infections nosocomiales (SIN) est un système d’alerte et de réponse précoce qui s’impose à tous les établissements de santé depuis 2001. Il a contribué à la détection et au suivi de plusieurs émergences.

Des chercheurs de Santé publique France ont récemment publié un bilan des SIN ayant eu lieu en France entre 2001 et 2017 en analysant leur nombre, leur évolution, les types d’établissements de santé, les caractéristiques épidémiologiques, les micro- organismes et les sites infectieux en cause. Un focus a été fait sur les SIN impliquant des bactéries multirésistantes (BMR), hautement résistantes (BHR) et un Clostridium difficile (CD). Les résultats montrent une forte augmentation des SIN concernant des BMR ou BHR [1].

Sur la période d’étude, 23 012 SIN (100 658 patients) ont été reçus. Les micro-organismes les plus fréquemment retrouvés étaient : entérobactéries (31 %, dont 8 % d’entéro bactéries résistantes aux céphalosporines de 3e génération [EC3GR] et 81 % d’entérobactéries productrices de carbapénémases [EPC]), Enterococcus spp. (9 %), Acinetobacter baumannii (6 %) et Staphylococcus aureus (8 %).

Au total, 46,1 % des signalements concernaient une BMR (13,3 %), une BHR émergente (BHRe : 25,0 %), des BMR et BHRe (0,7 %) ou un CD (7,1 %). Leur part expliquait l’essentiel de l’augmentation du nombre de SIN, passant de 2,5 % en 2001 à 66 % en 2016 et de 0 à 54,3 % pour les SIN concernant une BHRe. Les auteurs concluent que ce bilan permet de souligner l’adhésion au SIN par les professionnels des établissements de santé. Ils insistent sur l’importance de poursuivre les actions de sensibilisation favorisant le partage d’expérience et la culture de gestion des risques face à une situation apparaissant comme pré-épidémique avec une diffusion régionale.

Ils rappellent la mise en place d’un outil spécifique pour le signalement de ces épisodes émergents ou épidémiques nouveaux, disponible depuis septembre 2017 (évolutions de l’application e-SIN).

Catherine Boisaubert

Référence[1] Maugat S, Pontiès V, Colomb-Cotinat et al. Bilan 2001-2017 des signalements externes d’infections nosocomiales. Part des signalements impliquant une bactérie multirésistante, hautement résistante-émergente ou un Clostridium difficile. Bull Epidémiol Hebd. 2018;(25-26):522-9.

 

Source : https://www.em-consulte.com/revue/OXY/derniernumero/oxymag