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COVID-19 : concilier travail et sécurité

Postée le 29/10/2020

Face à l’actuelle recrudescence de l’épidémie, les services de santé au travail et les entreprises s’organisent pour assurer la santé des salariés. 

Le rôle clé des médecins du travail 

Actuellement il est évident que le médecin du travail joue un rôle fondamental : protéger les personnes les plus vulnérables par son action clinique et réduire la circulation virale par son action technique. Par exemple, afin de protéger les salariés à risque de forme grave de Covid-19, le médecin du travail peut préconiser des aménagements de poste, des restrictions temporaires, l’octroi de matériels spécifiques...

Il peut également prendre en charge les salariés potentiellement contagieux vis-à-vis de leurs collègues et du public par un renvoi immédiat à leur domicile, un contact avec le médecin traitant et la prescription d’un dépistage par RT-PCR. Enfin il est un maillon essentiel en lien avec l’Agence régionale de santé, pour détecter les foyers en milieu professionnel, pour la recherche des personnes contact et pour la conduite des enquêtes épidémiologiques.

En ligne avec la recommandation de l’Académie nationale de médecine, le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion demande, pour sa part, aux services de santé au travail de se mobiliser pour mener les actions suivantes :

Accompagner et conseiller les employeurs et les salariés, avec un relais des messages de prévention et des règles fixées par le protocole ainsi qu’un accompagnement à l’évaluation des risques ;

Contribuer à endiguer l’épidémie de Covid-19 en participant à la stratégie interministérielle de contact-tracing ;

Participer à la prévention de la désinsertion professionnelle des salariés, dont certains ont pu être fragilisés par la période de confinement ou les difficultés économiques frappant certaines entreprises ;

Assurer le suivi individuel de l’état de santé des salariés, en tenant compte du fait que les visites reportées doivent être réalisées avant le 31 décembre 2020.

Dépistage et secret médical 

Notons que dès avril, le gouvernement a dû s’opposer à des initiatives comme celle de Veolia, premier groupe à engager une campagne de tests virologiques auprès de ses 50 000 salariés en France. Selon son PDG, Antoine Frérot, ce dépistage était non imposé, très attendu des employés et "approuvée par les syndicats".

Cependant en vertu du secret médical, il a fallu calmer les ardeurs de certains employeurs. L'employeur n'a pas le droit de récolter des données médicales sur les salariés, qu’elles proviennent d'un dépistage ou d'un test sérologique. Seul le salarié, et le médecin traitant ou du travail s'il le souhaite, peuvent y accéder. La Cnil est restée ferme sur ce sujet : "l’employeur ne pourra recevoir que l’éventuel avis d’aptitude ou d’inaptitude à reprendre le travail émis par le professionnel de santé, sans autre précision relative à l’état de santé de l’employé."

Il reste toutefois aux employeurs d’autres options :  Ils ont la possibilité d’aménager des postes de travail, de proposer du télétravail, de veiller au respect des consignes sanitaires, et de rester vigilant en suivant les recommandations de la médecine du travail. Il est par exemple important de veiller au nettoyage régulier des parties communes et du matériel avec un produit virucide respectant la norme EN 14 476, ainsi que la possibilité de se laver les mains ou d’avoir du gel hydro-alcoolique disponible en tous lieux.

 

Claire Blehaut

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Sources : 

https://travail-emploi.gouv.fr/le-ministere-en-action/coronavirus-covid-...

https://www.caducee.net/actualite-medicale/15024/medecin-du-travail-un-r...

https://www.franceinter.fr/covid-19-l-employeur-peut-il-imposer-des-test...

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