Back to top

Coordonner les acteurs dans les territoires

Postée le 16/09/2019

En amont de l’examen du projet de loi sur l’organisation et la transformation du système de santé, la Commission des affaires sociales a décidé de faire un bilan des outils destinés à organiser la coordination entre les acteurs de santé au niveau des territoires. Ils sont issus notamment de la loi de santé de janvier 2016 [1]. Le plan gouvernemental “Ma santé 2022” [2] fait des piliers de la transformation souhaitée de notre système de santé : en particulier, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et les groupements hospitaliers de territoire (GHT). Il en ressort que s’inscrire dans un exercice coordonné est un argument décisif dans l’installation des nouvelles générations de professionnels de santé. Cela a permis dans le département de la Meuse de pallier les conséquences de la désertification médicale et d’insuffler une nouvelle dynamique sur un territoire rural. Il existe cependant un décalage paradoxal entre le besoin ressenti de coopération, la pléthore d’outils juridiques existants et les difficultés des acteurs à trouver des réponses adaptées à leurs besoins pour construire une vraie coopération au service d’un territoire.

Par ailleurs, une grande hétérogénéité a également été constatée entre les 136 GHT qui maillent le territoire. Ainsi, ils comptent entre 2 et 20 établissements parties ; ils couvrent des territoires qui vont de 100 000 à 2,5 millions d’habitants, leurs budgets s’échelonnent de 100 millions à plus de 2 milliards d’euros et les effectifs de personnels s’inscrivent de même dans un rapport de 1 à 20. En outre, les partenariats noués avec les autres établissements du territoire demeurent en pratique limités : seuls 20 % des GHT ont établi des coopérations avec des structures privées, mentionnées dans leur projet médical partagé. Les situations et les expériences vécues sont aussi disparates. Certaines difficultés tiennent à des périmètres inadaptés : des GHT sont trop importants, d’autres trop petits. C’est un enjeu pour la prise en charge des patients confrontés à des problèmes de transport quand la distance entre les établissements d’un même GHT dépasse parfois 100 km. De plus, si les GHT sont censés mettre à disposition des ressources de l’établissement support auprès des autres sites, la réalité perçue est souvent celle d’un siphonnage des ressources par l’établissement support. Ces inquiétudes doivent être entendues et prises en compte dans le cadre de l’acte II des GHT engagé par le projet de loi de santé.

Nathalie Debertrand

[1] https://www.legifrance.gouv.fr/affichLoiPubliee.do?idDocument=JORFDOLE000029589477&type=general&legislature=14[2] https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/ma-sante-2022-un-engagement-collectif

 

 

 

Source : https://www.em-consulte.com/revue/SCAD/presentation/soins-cadres