Back to top

Apport de l’imagerie par résonance magnétique dans la compréhension du trouble bipolaire

Postée le 10/05/2019

Les travaux de la chercheuse en neuro sciences cognitives et cliniques Pauline Favre ont été primés par l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) dans la catégorie recherche clinique fin 2018.

 

L’Unafam a récompensé son projet portant sur l’utilisation du neuro feedback via l’imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle pour réduire les symptômes résiduels persistants chez les personnes présentant des troubles bipolaires (anxiété, symptômes dépressifs).

 

La lauréate a présenté fin mars, dans le cadre d’un séminaire à l’Institut de neurosciences de La Timone à Marseille (13), les résultats de son équipe “psychiatrie translationnelle” de l’unité U955 de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), hôpital Henri-Mondor à Créteil (94) et centre Neurospin du CEA Paris-Saclay (91), sur le thème “Que pouvons-nous apprendre des études d’imagerie à grande échelle ?

L’exemple du trouble bipolaire”.

 

L’IRM fonctionnelle et structurelle est utilisée depuis quinze ans pour mettre en évidence des anomalies du fonctionnement cérébral pouvant expliquer le trouble bipolaire

(Bipolar disorder [BD]). Les premiers résultats de son groupe de recherche ont montré une connectivité fronto limbique anormale chez les patients BD, mais également une communication anormale entre ces régions du cerveau et celles du réseau en mode par défaut, suggérant que le traitement des émotions anormales pourrait être à l’origine de perturbations de l’humeur dans cette maladie [1-3]. L’équipe “psychiatrie translationnelle” a également montré que ces déficits fonctionnels

et anatomiques pouvaient être modérés après l’application de programmes psychothérapeutiques structurés chez les patients [4,5].

Récemment, le partage de données entre groupes internationaux a considérablement accru la puissance des études par IRM sur le trouble bipolaire. L’étude de 300 cohortes, rassemblées par l’équipe de Pauline Favre, a permis de mettre en évidence une déficience spécifique dans des sous-groupes de patients présentant, par exemple, des antécédents de symptômes psychotiques [6]. En collaboration avec le consortium ENIGMA, les chercheurs français ont également coordonné l’analyse d’un échantillon sans précédent de données d’IRM par diffusion chez des patients BD (n = 3 033), qui a permis d’identifier des anomalies généralisées de la substance blanche dans le trouble bipolaire.

 

Catherine Boisaubert

[1] Houenou J, Frommberger J, Card S et al. Neuroimaging-based markers of bipolar disorder: evidence from two meta-analyses. J Affect Disord. 2011;132(3):344-55.

[2] Favre P, Baciu M, Pichat C. FMRI evidence for abnormal resting-state functional connectivity in euthymic bipolar patients. J Affect Disord. 2014;165:182-9.

[3] Favre P, Polosan M, Pichat C. Cerebral correlates of emotional conflict processing in euthymic bipolar patients: A functional MRI connectivity

study. PLoS ONE. 2015;10(8):e0134961.

[4] Favre P, Baciu M, Pichat C.

Modulation of fronto-limbic activity by the psychoeducation in euthymic bipolar patients.

A functional MRI study. Psychiatry Res. 2013;214(3):285-95

[5]Favre P, Houenou J, Baciu M et al. White-matter plasticity induced by psychoeducation in bipolar patients: A controlled diffusion tensor imaging study. Psychother Psychosom. 2016;85:58-60.

[6] Sarrazin S, Poupon C, Linke K et al. A Multicenter Tractography Study of Deep White Matter Tracts in Bipolar I Disorder Psychotic Features and Interhemispheric Disconnectivity. JAMA Psychiatry. 2014;71(4):388-96

 

 

Source : https://www.em-consulte.com/revue/SPSY/presentation/soins-psychiatrie