Accompagner les femmes en situation de grande précarité et d’addiction
Chez les femmes, les risques de précarité sont plus nombreux et durables. De plus, chez celles qui sont usagères de produits, les inégalités de genre se doublent d’une stigmatisation de leurs usages. La combinaison de ces facteurs rend difficile l’accès aux soins : c’est sur la base de ce constat que la Fédération Addiction et la Fédération des acteurs de la solidarité ont lancé le projet “Mission d’accompagnement et d’accueil – addictions pour elles” (Maaa’Elles), avec le soutien du Fonds de lutte contre les addictions [1]. Il a pour objectif d’améliorer l’accompagnement des femmes en situation de grande précarité et d’addiction fréquentant les accueils de jour.
En soutien au projet, un groupe de travail a été mobilisé. Il est constitué de professionnels du secteur de l’insertion ou de l’addictologie, ayant une expérience dans l’accompagnement des femmes et/ou des pratiques addictives, ainsi que d’une personne accompagnée. Une première phase d’état des lieux national a été réalisée en mai avec pour objectif d’appréhender la prise en compte et l’accompagnement des femmes en situation de précarité, présentant des conduites addictives, au sein des accueils de jour. Ce travail a donné la possibilité aux professionnels de s’exprimer sur les problématiques qu’ils rencontrent, leurs pratiques mais également leurs besoins. Quarante-quatre structures y ont contribué. Le questionnaire a également permis aux accueils de jour qui le souhaitaient de se porter candidat pour participer au projet. Six accueils de jour ont ainsi été sélectionnés, à Grenoble (38), Montreuil (93), Paris (75), Strasbourg (67), Toulouse (31) et Fréjus (83).
Ces six structures vont être accompagnées durant un an et demi. La première étape consistera, durant l’été, à réaliser sur site un diagnostic des besoins et des ressources de chaque accueil, et des personnes qui le fréquentent via des entretiens avec les équipes et le public accueilli. La matière collectée sera transmise à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et permettra de contribuer au projet de recherche Gender-ARP, qui vise à mieux comprendre les interactions entre genre et consommation.
Un plan d’action sera proposé dès cette rentrée à chaque accueil de jour et les équipes seront soutenues par les chargés de projet pour le mettre en œuvre. Les outils qui seront créés seront ensuite diffusés pour pouvoir être réutilisés par toute structure qui le souhaite.
Catherine Boisaubert
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[1] Lancement du projet MAAA’ELLES : Mission d’Accompagnement et d’Accueil – Addictions pour Elles - Fédération Addiction. www.federationaddiction.fr